On va être honnêtes : la masturbation féminine reste encore, pour beaucoup, un sujet un peu tabou. Pourtant, entre nous, qui n’a jamais ressenti ce besoin impérieux, cette envie irrépressible de se donner du plaisir plusieurs fois dans la journée ? Certaines en parlent avec leurs amies en riant, d’autres gardent ça pour elles, parfois avec une pointe de culpabilité. Mais au fond, est-ce vraiment un problème ?
Se masturber souvent, ce n’est ni un signe de « déséquilibre », ni un problème en soi. C’est un peu comme le chocolat : certaines savourent un carré de temps en temps, d’autres terminent la tablette sans s’en rendre compte – et est-ce que ça veut dire qu’il y a quelque chose qui cloche ? Pas forcément. La seule vraie question à se poser, c’est : est-ce que ça me fait du bien ?
Pourquoi a-t-on envie de se masturber souvent ?
Une question d’envie et de plaisir
Alors déjà, remettons les choses à leur place : se masturber, c’est avant tout une source de plaisir. Rien de plus, rien de moins. Et quand quelque chose nous procure du plaisir, on a souvent envie d’y retourner, encore et encore. C’est humain. On ne se pose pas autant de questions quand on enchaîne les épisodes d’une série qui nous passionne, alors pourquoi culpabiliser pour ça ?
Le corps, lui, sait ce qu’il fait. Quand on se donne du plaisir, il nous récompense avec un shoot d’endorphines, ces fameuses hormones du bien-être. Et parfois, quand la journée a été stressante ou que l’ennui pointe son nez, c’est une manière simple et efficace de relâcher la pression.
Les facteurs qui influencent la fréquence
Mais bien sûr, ce n’est pas juste une question d’envie. Il y a des moments où le désir est plus intense, sans qu’on sache toujours pourquoi. Et pourtant, si on y regarde de plus près, plein de petits facteurs entrent en jeu.
- Les hormones : Certaines périodes du cycle menstruel boostent la libido, notamment avant l’ovulation. Résultat ? On peut avoir l’impression d’être littéralement obsédée par l’idée de se donner du plaisir.
- Le stress et l’anxiété : Pour certaines, la masturbation est un exutoire. Une façon de mettre son cerveau sur pause, de lâcher prise, de s’abandonner quelques instants.
- L’ennui : Eh oui, parfois, ce n’est pas tant un besoin irrépressible qu’une façon de combler un vide. Un peu comme quand on ouvre le frigo sans même avoir faim.
- L’exposition aux stimuli : Films, livres, souvenirs érotiques… Parfois, il suffit d’une scène dans un film ou d’un message un peu suggestif pour allumer la mèche.
- Une libido naturellement plus élevée : Chaque femme est différente. Certaines ressentent souvent l’envie, d’autres moins. Et l’un n’est pas mieux que l’autre.
Bref, se masturber souvent, c’est rarement le fruit du hasard. Mais tant que ça reste un plaisir et non une contrainte, où est le problème ?
Se masturber souvent : bienfaits et limites
Les effets positifs sur le corps et l’esprit
On en parle rarement, mais la masturbation, c’est un peu un superpouvoir sous-estimé. Parce que oui, au-delà du plaisir immédiat, elle a de vrais effets bénéfiques. Et pas des moindres.
- Un anti-stress naturel : Tu connais ce moment où ton corps se relâche complètement après un orgasme ? Ce n’est pas un hasard. La masturbation déclenche la libération d’endorphines et d’ocytocine, ces hormones qui apaisent l’esprit et procurent une sensation de bien-être.
- Un meilleur sommeil : Si tu fais partie de celles qui galèrent à s’endormir, essayer un petit moment en solo peut être une solution. Après l’orgasme, le corps passe en mode détente, un peu comme après une séance de sport, mais sans l’effort.
- Une meilleure connaissance de soi : On ne le dira jamais assez : explorer son propre plaisir, c’est aussi apprendre à mieux se connaître. Ce qui, en bonus, peut améliorer la vie sexuelle en couple, parce que tu sais exactement ce qui te fait vibrer.
- Une aide pour certains inconforts : Certaines femmes remarquent que la masturbation aide à soulager les douleurs menstruelles ou à maintenir une bonne lubrification vaginale. Ça ne remplace pas un vrai traitement si besoin, mais c’est un petit plus non négligeable.
Alors oui, se donner du plaisir, c’est sain, naturel, et même recommandé par pas mal de sexologues. Mais il y a aussi des moments où on peut se poser des questions.
Quand faut-il se poser des questions ?
Parce que tout est une question d’équilibre. Se masturber plusieurs fois par jour n’est pas un problème en soi, mais si ça devient une obligation plus qu’un plaisir, c’est là qu’il faut s’arrêter une seconde et réfléchir.
- Quand ça impacte la vie quotidienne : Si tu ressens une frustration quand tu ne peux pas le faire, ou si ça prend le pas sur d’autres activités essentielles (le travail, les relations sociales, le sommeil…), peut-être que le plaisir a laissé place à une certaine dépendance.
- Si c’est un échappatoire systématique : On a toutes des moments où on cherche à évacuer le stress ou la solitude. Mais si la masturbation devient un réflexe face à chaque émotion négative, c’est peut-être le signe qu’il faut explorer d’autres moyens de gérer ces sentiments.
- Si la culpabilité est omniprésente : Ressentir du plaisir ne devrait pas être une source de honte. Si après chaque moment en solo, tu ressens du malaise ou un sentiment de « trop », il peut être utile d’essayer de comprendre d’où ça vient.
En gros, tout est une question d’écoute de soi. Si ça te fait du bien, sans prise de tête, continue. Si à un moment, tu ressens un déséquilibre, c’est peut-être l’occasion de creuser un peu plus ce que tu ressens.
La masturbation peut-elle devenir une addiction ?
On entend parfois parler d’ »addiction à la masturbation », mais est-ce vraiment une réalité ? En fait, le terme « addiction » est souvent mal utilisé. Se masturber fréquemment n’est pas un problème en soi, sauf si cela devient une nécessité absolue, au point d’impacter ta vie quotidienne. Si tu ressens une perte de contrôle, que cela te cause de la détresse ou qu’il t’est difficile de t’en passer malgré des conséquences négatives (fatigue, isolement, frustration…), alors il peut être utile d’en parler à un professionnel. Mais dans la majorité des cas, une libido élevée n’est pas une dépendance, juste une expression naturelle du désir.
Comment trouver un équilibre si besoin ?
Comprendre son propre rapport à la masturbation
On a toutes notre propre rapport à la sexualité, et il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » façon d’explorer son plaisir. Ce qui compte, c’est ce que toi, tu ressens. Est-ce que tu le fais par envie ou par automatisme ? Est-ce que ça te procure encore autant de plaisir, ou est-ce devenu juste une habitude machinale ?
Une petite introspection ne fait jamais de mal. Tu peux te poser des questions simples, comme :
- Est-ce que je me masturbe parce que j’en ai envie, ou parce que je ressens une forme de pression intérieure ?
- Est-ce que ça m’apporte vraiment du bien-être sur le long terme, ou est-ce juste un moment d’évasion temporaire ?
- Si je ne le fais pas pendant une journée ou deux, est-ce que je ressens un manque, une frustration ?
Parfois, rien que le fait d’être plus consciente de son propre fonctionnement permet d’y voir plus clair. Et si tout est OK pour toi, alors tout est OK, tout simplement.
Diversifier les sources de plaisir et de bien-être
Si tu ressens que la masturbation prend une place un peu trop centrale dans tes journées, ou si tu veux simplement équilibrer les choses, il y a plein d’autres façons de stimuler cette même sensation de satisfaction.
- Le corps adore le mouvement : Faire du sport, danser, marcher dans la nature… Toutes ces activités libèrent les fameuses hormones du plaisir et peuvent aider à retrouver un équilibre.
- Le toucher, ce n’est pas que sexuel : Un massage, des caresses, s’envelopper dans un plaid ultra-doux, prendre un bain chaud… Le corps adore être chouchouté sous toutes ses formes.
- Réexplorer l’excitation autrement : Lire un roman érotique, regarder un film sensuel sans forcément aller jusqu’à la masturbation, cultiver l’imagination… L’excitation ne passe pas toujours par l’action.
- Se reconnecter à ses émotions : Parfois, on a juste besoin de faire une pause, de respirer, d’écouter ce qui se passe à l’intérieur. La méditation, l’écriture, ou même une discussion avec une amie peuvent aider à remettre un peu d’ordre.
Encore une fois, il ne s’agit pas de dire « fais moins ci » ou « remplace ça par ça ». Il s’agit juste de voir si d’autres formes de plaisir peuvent aussi t’apporter ce que tu cherches.
Faut-il en parler à quelqu’un ?
Alors, grande question : est-ce que c’est quelque chose dont il faudrait parler ? Et surtout, à qui ?
Honnêtement, il n’y a pas de règle. Si tu te sens bien avec ta sexualité et que tout ça ne te pose aucun problème, il n’y a aucune obligation d’en discuter. Mais parfois, mettre des mots sur ce qu’on ressent peut aider à y voir plus clair.
Parler avec une amie de confiance
On n’en parle pas assez, mais les discussions entre amies sur la sexualité peuvent être incroyablement libératrices. Entendre que d’autres vivent la même chose, réalisent qu’elles aussi ont des périodes où elles ont envie tout le temps (ou au contraire, pas du tout), ça remet souvent les choses en perspective.
Évidemment, encore faut-il avoir quelqu’un en face qui soit ouvert à ce genre de discussions. Si tu sens que ton entourage n’est pas réceptif, inutile de te forcer.
Consulter un professionnel
Si jamais tu ressens un inconfort par rapport à ta fréquence de masturbation – que ce soit une impression de manque de contrôle, un sentiment de culpabilité ou tout simplement des interrogations – un sexologue ou un thérapeute spécialisé peut être une bonne idée.
Et là, on oublie les clichés du « voir un psy, c’est pour les cas graves ». Parfois, juste une ou deux séances permettent de remettre de l’ordre dans ses pensées et de poser des mots sur des choses qu’on n’arrive pas à exprimer seule.
Et si on gardait ça pour soi ?
Et puis, il y a aussi la possibilité de tout garder pour soi. Parce qu’au final, la masturbation, c’est quelque chose d’intime. Si tu te sens parfaitement à l’aise avec tes habitudes et que tu n’éprouves ni gêne, ni mal-être, alors il n’y a aucune raison de devoir « rendre des comptes ».
Ce qui compte, au fond, c’est ton ressenti. Tant que tu es en phase avec toi-même, que tu prends du plaisir et que ça ne te cause pas de désagrément dans ta vie de tous les jours, il n’y a aucune raison de se prendre la tête.